2022_02_08_Mission fleuve sur l’Ouest guyanais

Mis à jour le 24/02/2022

  

Une mission interministérielle des services de l’État consacrée au développement économique et à l’emploi

La dernière mission interministérielle des services de l’État en Guyane sur le fleuve Maroni, organisée par la sous-préfecture de Saint-Laurent, était consacrée au développement économique et à l’emploi.

 

Du 17 au 23 janvier 2022, cette mission s’est rendue dans 3 communes (Grand-Santi, Papaïchton, Maripasoula) et 5 villages amérindiens (Elahé, Cayodé, Taluen / Twenké, Antecume-Pata). À l’issue, les entretiens réalisés ont permis de faire un état des lieux des besoins de la population en matière de développement économique et d’emploi.

Ont notamment participé à cette mission, le sous-préfet de l'arrondissement de Saint-Laurent du Maroni, le bureau des territoires de la sous-préfecture, la DGCOPOP, la Banque des territoires, Pôle emploi, la CCI, la chambre d'agriculture, la chambre des métiers, la Mission locale, l'ADIE, le RSMA, le parc amazonien de Guyane et la CAE, la CCOG, le réseau entreprendre et l’association France Active.

Bilan de la mission

129 entretiens ont été réalisés dans les domaines de l’agriculture, de l’artisanat/BTP et du commerce/Restauration. Parmi ces entretiens, 121 porteurs de projets non installés et 8 chefs d’entreprises ont été recensés.

Pour la plupart, la création d’entreprise est un choix de reconversion, vue comme une opportunité de développer sa propre activité et d’apporter une offre nouvelle à son territoire.

La plus grande mobilisation a été observée à Maripasoula et au village de Taluen, avec de manière générale une large implication des habitants des villages amérindiens. Les porteurs de projets sont, dans une très grande majorité, déjà en situation de travail dont la moitié en activité informelle. 55 % des personnes reçues ont moins de 30 ans et 67 % sont des hommes.

Les secteurs d’activités les plus plébiscités sont ceux qui concernent l’hébergement et la restauration, suivis par la filière BTP/espaces verts/bois. Arrive en 3ᵉ position le commerce de proximité de type épicerie, puis celui du transport fluvial, activité aussi très prospère.

Constats des entretiens réalisés

  • projets présentés immatures (au stade de l’idée) et quasi-absence d’autofinancement ;
  • inadéquation entre les souhaits de création d’entreprise et la réalité du territoire : par exemple 3 projets d’hébergement et de restauration sur le seul village d’Antecum Pata ;
  • recherche de financement : difficulté d’accès au prêt bancaire pour l’ensemble de la population ;
  • difficulté pour les chefs d’entreprise de s’approvisionner en matières premières ;
  • besoin d’accompagnement en matière comptable, sociale, fiscale et juridique ;
  • réticence au parcours vaccinal, préalable obligatoire pour les candidats potentiels au RSMA ;
  • difficulté d’accès internet dans les écarts ;
  • problème de foncier pour construire le local nécessaire à l’activité souhaitée ;
  • absence de compte bancaire chez certains porteurs de projets ;
  • difficulté des jeunes à quitter leur village pour rechercher un emploi.

Préconisations

  • développer la communication sur les métiers en tension et innovants via les relais institutionnels (PAG/Pôle emploi/ADIE/Mairies…) ;
  • orienter les porteurs d’idées vers la coopérative d’activité et d’emploi (CAE) qui semble représenter une forme d’entrepreneuriat plus favorable aux créations d’entreprises et au développement de celles existantes pour les communes du PAG ;
  • privilégier les agents de développement de proximité (CCOG/PAG…) pour l’accompagnement des projets ;
  • continuer à promouvoir les dispositifs PIJ (projet initiative jeune) et DAPCA (dispositif accompagnement post création d’activité) portés par la DGCOPOP ;
  • prévoir la mise en place future d’une équipe mobile de conseiller en insertion sociale et professionnelle pour les communes et villages du Haut Maroni (mission locale de l’ouest guyanais) ;
  • développer le savoir-faire traditionnel (fabrication de hamacs, de couac, de vannerie…) : le réseau entreprendre se propose d’accompagner la structuration de cette filière ;
  • faciliter l’accès au financement des activités via les prêts bancaires : France Active souhaite poursuivre l’action de partenariat avec les banques et les acteurs locaux ;
  • organiser régulièrement des permanences des chambres consulaires (CCIRG et CMARG) avec la CCOG et l’URSSAF.